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L'Ancienne Tuilerie Sermondet à Lamothe

Ancienne tuilerie Sermondet à Lamothe  

Les renseignements ont été transmis par Mme. Josette Sermondet épouse Duluc, domiciliée à Lafaye (Petit Palais) et fille du propriétaire, témoin privilégiée de l'activité pour y avoir participé ainsi que son mari.  

 

En 1965 arrêt de l'activité de fabrication de la tuilerie-briqueterie appartenant à M. Georges Sermondet pour cause de non rentabilité. Elle fut ensuite démolie. 

Cette fabrique appartenait depuis 5 ou 6 générations à la famille Sermondet. De mémoire, avant Georges il y a eu Ernest Sermondet, puis Luc Sermondet.  

Auparavant, elle appartenait à une famille Moreau. 

L'activité principale était la fabrication de tuiles creuses, de tuiles plates à crochet, de briques, de carreaux de Gironde et de chaux agricole. 

Les produits étaient vendus aux particuliers et aux charpentiers. Les tuiles plates à crochet étaient destinées aux toits pentus de Dordogne. En Dordogne, les tuiles étaient souvent échangées contre des fagots, nécessaires pour chauffer le four.

Une tuile valait un fagot. 

La chaux était vendue aux agriculteurs pour amender leurs terres et sulfater (en mélange avec du vitriol). Ceux-ci percevaient des subventions de l'Etat pour l'amendement. La chaux étaient obtenue à partir de moellons cuits dans le four, sous les tuiles. 

Moellons ou pierres étaient extraits dans des carrières à Gonat, sur la commune de Lussac, ou provenaient du dérochage dans les exploitations. Le moellon provenait aussi de la démolition de vieilles maisons. 

La chauffe du four nécessitait un rythme de travail 12x12 (midi-minuit) pendant 4 jours.   

Les journées étaient longues de 7h du matin à  19h. 

7h embauche, 8h casse-croûte, midi repas, 2h après-midi reprise, 19h après-midi arrêt d'activité. 

Les ouvriers travaillaient le samedi. Le travail était relativement pénible. L'ouvrier logé et nourri par le tuilier, travaillait le dimanche matin. 

Un mécanicien, M. Georges Heraud, assurait l'entretien des machines et des camions. Il fabriquait des poulies et des filières qui servaient à la fabrication des briques.

 

Fabrication de la tuile

1. Extraction

a- de la terre dans la terrière par couche de glaise - découverte - la truffe - terre glaise sur une dizaine de mètres. L'extraction se faisait à la pioche puis plus tard au marteau piqueur et à la mine

b- de sable à "la poterie" 

2. Transport à la tuilerie, distante de 400 à 500 m. Le transport se faisait avec des charrettes tirées par des vaches puis ensuite par camion. 

3. Séchage de la terre sur le sol. Cette terre cassée à la massette de la taille d'une noix et ensuite trempée dans un bac dit "bardière" . Elle devient pâte. La finition du travail se fait à la main et elle est mise en gros tas en forme de meule d'un mètre de haut et d'un mètre de diamètre. 

4. Moulage. La terra est transportée par brouette au  "chevalet" où un ouvrier "mouleur" l'étalait dans un moule puis la galette de terre ainsi obtenue était passée à un autre ouvrier "poseur" qui la disposait sur une étagère, par piles étagère. Dans le chevalet, le mouleur sablait l'emplacement du moule, ce qui empéchait la terre de coller. Lors de l'utilisation de moule en bois, le moulage s'effectuait sur de la cendre, directement sur le sol. Dès que la tuile ou le carreau commençait à raidir il était mis sur une étagère pour la fin du séchage.

5. Cuisson. Dans le four, la cuisson durait 4 jours et 4 nuits. Le feu était léger au départ  puis augmentait progressivement. On pouvait observer la fin de cuisson à la couleur des feux sortant de la tour qui étaient devenues aussi clairs en haut qu'en bas. Quarante huit heures après on apercevait des feux de couleurs qui évoquaient des feux follets. 20.000 tuiles entraient dans le four. Une cuisson était programmée toutes  les 3 semaines environ. Les tuiles étaient défournées au bout de 8 jours après refroidissement. L'ensemble de ces différentes opérations nécessitait un savoir faire bien maîtrisé pour obtenir des tuiles régulières et solides. Tout défaut de fabrication ou de cuisson entraînait des pertes de revenue importantes. 

   tuilerie-sermondet-photos-d-antan-4-1.jpg

 

Date de dernière mise à jour : 23/09/2018

 

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